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17 janvier 2019 à 19:58

Changement de carrière pour Guillaume Bonnafond

Au fil de nos petits Plats, nous avons eu l’honneur de suivre ses aventures. Que ça soit lors du Tour d’Italie ou en Californie, la vie de coureur cyclistes est rythmée par les nombreux coups de pédale comme des à côtés. Parfois on peut même y faire des retrouvailles, comme ce fût le cas lors de l’Étoile de Bessèges version 2018.

C’est donc avec plaisir que nous retrouvons celui qui portait pour sa dernière saison les couleurs de l’équipe Cofidis. Il a décidé de mettre un terme à sa carrière professionnelle, mais ce n’est pas pour autant qu’on ne le verra plus avec un vélo, bien au contraire ! Il a concocté ce nouveau mets chronologique à nos côtés : Guillaume Bonnafond nous raconte ses changements de saison.

 

Photo via la team Cofidis

 

 

~ Lointains souvenirs ~

Un tournant dans ma carrière à été la rencontre avec Dominique Bard. Il courait en équipe de France Handisport, à ses côtés j’ai énormément appris. Il m’a inculqué des valeurs fondamentales pour performer à haut niveau : la rigueur, le travail, le dépassement de soi, la ténacité… . Après en Espoir, j’ai intégré le Centre de Formation de Chambéry où là je me suis épanoui en prenant mon indépendance. Ma troisième année reste une année marquante. Avec Loïc Varnet, nous avons tissé au fil du temps une vraie relation Entraîneur/Entraîné. J’ai franchi un cap où j’ai remporté la Ronde de l’Izard et le Tour des Pays de Savoie, les deux courses que je rêvais de gagner depuis les jeunes catégories. Mon regret restera les championnats de France Elite où je m’incline face à Jean Christophe Péraud, un coéquipier que j’ai retrouvé plus tard dans l’équipe AG2R la Mondiale.

 

~ Chez les pros ~

J’ai bien débuté ma carrière, en affichant tout de suite un niveau compétitif. Mais maintenant avec le recul, je m’aperçois que mon enthousiasme a été un frein. La fouge de ma jeunesse m’a brûlé les ailes. Je suis allé trop vite sur les grandes compétitions sans avoir le fond suffisant. J’ai vécu de grands moments, notamment la première victoire de Romain Bardet sur la Drôme Classique. J’étais à domicile sur mes routes d’entraînement avec des amis proches comme Axel Domont, ce fut un succès collectif vraiment riche en émotions.

Un souvenir de malchance restera amère : lors du Tour de Lombardie en 2010, lorsque je crève en haut du Sormano alors que j’avais réussi à basculer avec une quinzaine de coureurs et qu’on filait à Come pour l’arrivée. Ce sont des petits moments où la réussite n’a pas été au rendez vous. Une place d’honneur sur une épreuve de cette classe m’aurait aidé à atteindre la confiance suffisante pour gravir des paliers dans les rangs professionnels.

 

~ Ma dernière année ~

J’ai voulu rejoindre l’équipe Cofidis pour essayer de me relancer, retrouver de la motivation pour élever mon niveau de performance. J’ai rencontré un nouvel entraîneur : Jacques Decrion, une belle rencontre mais je ne suis pas arrivé à m’épanouir dans cette nouvelle équipe. Son mode de fonctionnement ne me correspondait pas. Je ne prenais pas de plaisir à partir sur les compétitions.

 

~ La décision ~

J’ai toujours pris du plaisir à faire mon métier de coureur cycliste durant toutes ces années. J’ai participé à de grands événements que je regardais à la télé quand j’étais « gosse », j’ai atteint une partie de mes rêves, et pour ça j’ai fait des sacrifices sans compter, mais ces dernières années ont été plus compliquées. J’étais en train de perdre ma joie de vivre qui m’animait au quotidien. Laisser ma femme et les enfants pour partir sur une épreuve sans prendre de plaisir est vite devenu insupportable, un choix inéluctable.

 

~ Nouvelles missions ~

Je suis un amoureux du sport, j’aime la compétition, le dépassement de soi… j’en ai besoin. Je continue à exercer différentes activités physiques que j’exerçais sur la retenue durant ces années professionnelles, notamment le ski de fond et le VTT. J’ai noué des relations d’amitié avec beaucoup de personnes dans le milieu du Nordique. Cette année, j’ai pris une licence et je vais participer à des épreuves longues distances avec la Team Job Station Rossignol.

La pratique du VTT m’a manqué, j’aime beaucoup cette discipline, je vais faire des épreuves avec une nouvelle équipe que nous sommes en train de créer : le Head Bikes Racing Team. Ce projet m’excite ! Je continuerais également à faire un peu de route, des cyclosportives en étant notamment ambassadeur pour la marque de vélo Time.

 

~ Retour aux sources ~

Je suis en formation ; je prépare un DEJEPS pour être entraîneur et directeur sportif avec Chambéry Cyclisme Formation. Je prends beaucoup de plaisir à encadrer ces jeunes espoirs. Je ne vais pas énumérer l’ensemble de l’équipe mais nous avons un effectif de talent avec des coureurs de différents continents, des coureurs qui arrivent à maturité et qui doivent confirmer le bien que l’on pense d’eux et des jeunes coureurs prometteurs, qui j’espère vont bousculer les hiérarchies.

 

Guillaume Bonnafond et les coureurs de Chambéry Cyclisme Formation – Crédit : CCF –

 

Merci à Guillaume Bonnafond de partager un bout de sa nouvelle vie à nos côtés. Nous te souhaitons une très belle reconversion et même si elle sera différente, une belle saison, à toi et à et à toutes tes équipes !

 

Article signé

Natacha Cayuela

Passionnée de vélo depuis ses dix ans, Natacha est la fondatrice du site qui ravitaille le cyclisme. Elle est également l'auteur du roman La Bonne échappée, où l'univers de la Petite Reine est mis à l'honneur.

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